Bonjour ! Je suis ravie de vous retrouver ce matin pour un nouveau numéro du podcast Vert ma Vie absolument palpitant !
La semaine dernière, nous avons vu ensemble qu’une habitude se formait par la répétition d’un schéma : situation, pensée, émotion, action. Ce qui entraîne un résultat.
Plus je répète ce Modèle, plus je l’inscris dans ma programmation par défaut. Notre cerveau est ainsi fait…
Cette semaine, on repère nos conditionnements et on montre à notre cerveau qu’une autre réalité est possible pour nous.
C’est parti !
Bonne écoute et bonne semaine !
Si vous souhaitez poursuivre votre exploration et vous faire accompagner, je peux vous aider à transformer votre rapport à la nourriture afin de vous sentir enfin bien dans votre corps, votre tête et votre assiette.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur : https://auvertaveclili.fr/coaching/

J’écoute l’épisode 27
Transcription du podcast
Bonjour bonjour, j’espère que vous êtes en pleine forme cette semaine ! Personnellement, je suis ravie de vous retrouver ce matin pour un nouveau numéro de Vert ma Vie absolument palpitant !
Si vous n’avez pas écouté le podcast de la semaine dernière 26 : D’où viennent nos habitudes ?, je vous invite à prendre connaissance de cet épisode dès maintenant. Car pour briser une habitude, il est nécessaire de comprendre comment elle s’est formée.
Croyez-en mon expérience : il est plus facile de détricoter une écharpe quand on a compris comment les mailles étaient montées.
La semaine dernière, donc, nous avons vu ensemble qu’une habitude se formait par la répétition d’un schéma : situation, pensée, émotion, action. Ce qui entraîne un résultat. Si vous êtes familier avec mon podcast, vous repérez qu’il s’agit ici de la simple répétition d’un Modèle. Et si vous ne connaissez pas le Modèle, rendez-vous dans l’épisode 2 pour découvrir de quoi il s’agit et comment le Modèle peut transformer votre vie !
Plus je répète ce Modèle, plus je l’inscris dans ma programmation par défaut. Notre cerveau est ainsi fait : chaque fois que je reproduis une action, je créé une voie neuronale, c’est-à-dire une connexion qui projette un signal à une région du système nerveux. Certaines voies neuronales contrôlent des aspects de notre comportement et sont nourries, en quelques sortes, par la dopamine. Dopamine dont je vous ai parlé la semaine dernière. Petit shoot de bien-être qui récompense notre action afin de l’inscrire sur le long terme.
Pour faire simple : si chaque fois que j’ai mal au crâne j’avale du paracétamol et que quelques minutes après la douleur s’estompe, mon cerveau fait le lien entre cachet et migraine et grave cette information dans mon cerveau sous la forme d’une voie neuronale.
Plus je vais ensuite répéter cette action, plus je vais creuser la voie neuronale qui lui est associée. Plus je vais tricoter, plus je vais améliorer ma technique ; plus je vais m’entraîner à la course à pieds, plus je vais avancer rapidement ; plus je vais souffler dans une clarinette, plus ma mélodie sera précise. Etc. etc.
Ce qui fonctionne avec l’activité physique et la musique fonctionne avec tout comportement. Chez moi, je sais par exemple que mes voies neuronales de découpe de légumes sont plutôt épaisses. Celles de piano sont non existantes. Quant aux voies de tricot justement, elles se renforcent chaque jour depuis six mois.
Imaginez donc la taille des voies neuronales sur lesquelles on passe et repasse plusieurs fois par jour avec un café, une clope, un ongle rongé ou un carré de chocolat après le dîner.
C’est normal que vous portiez votre doigt à la bouche chaque fois que vous ressentez un peu d’anxiété : vous avez pratiqué ce geste pendant des années ! Vous n’êtes pas un cas isolé et encore moins une tare si vous ne pouvez vous empêcher de vous couler un kawa à 10h si vous le faites depuis vos 20 ans.
Plusieurs études sur la volonté ont montré que cette composante n’était que peu efficace pour mettre fin à une habitude. En effet, ce que les anglophones nomment « Willpower » – et dont l’ouvrage du même nom écrit par Roy Baumeister m’a régalée – est semblable à un muscle. Plus on l’entraîne, plus il grossit. Plus on s’en sert, plus il se fatigue. C’est pourquoi, il est plus facile de dire NON à un beignet bien gras à 10h qu’à 17h.
La bonne nouvelle, c’est que la volonté n’est pas nécessaire pour se lester d’une habitude, même répétée pendant des années.
Souvenez-vous de ce que je vous expliquais plus haut : boire un café ou un verre d’alcool, fumer une cigarette, manger du saucisson ou une glace industrielle, ou que sais-je encore… est une action dans votre Modèle.
Et ce que l’on sait, c’est qu’une émotion et une pensée précèdent toute action ; pensée elle-même émise en réaction à un contexte, et totalement optionnelle. Une personne qui a horreur de la bière ne saliverait jamais devant une mousse bien fraîche en été.
La bière est neutre en soi. Tout comme la cigarette, le vin, le café, vos ongles, une pièce montée, et même une heure de la journée ou un sentiment de fatigue intense. Souvent, nous pensons que si vous aspirons à un demi de blonde c’est parce qu’il est là, sous notre nez, bien doré et frais, ou encore parce qu’il est 18h et que c’est l’heure de l’apéro ou parce qu’encore on est crevé-e et on veut juste souffler après le boulot.
NON !
La seule raison pour laquelle on a ENVIE d’un apéro, c’est parce qu’on a une pensée qui va dans ce sens. Point. Pas parce qu’on est faible, qu’on a toujours kiffé l’alcool, et que de doute façon on a une nature à être accro à quelque chose. Le nombre d’années où j’ai cru ça !! J’étais persuadée que de toute façon, j’aurais toujours envie d’un truc, que ce soit une clope, un joint, une bière, un dessert, un cappuccino !!
La seule raison pour laquelle j’avais soif de quelque chose pour me procurer du plaisir, c’est juste que j’avais des pensées de type : « je veux un second dessert, j’ai mérité un verre de vin, c’est si bon la bière, j’adore fumer une clope en soirée, un latte au lait de soja maintenant, ce serait le pied. »
Aujourd’hui, je peux être assise devant une coupe de champagne et une part d’opéra sans même lever un sourcil. Et sans ressentir de tension à l’intérieur. Sans résistance aucune. Juste parce que je n’en ai pas envie. Parce que mes voies neuronales qui étaient gonflées à bloc il y a encore deux ans ont désormais la taille d’une graine de sésame.
Parce que j’ai compris que toutes ces substances, aussi bonnes soient-elles en bouche, ne m’apportent qu’un apaisement temporaire. Et c’est frustrant cette éphémérité. Parce qu’il faut alors, pour taire la tristesse, la solitude, le stress, la colère, consommer toujours plus.
Je pense « j’en VEUX » et mon émotion devient désir. De ce désir jaillit une pulsion, celle de boire, manger, fumer. La plupart d’entre nous ne savons pas rester avec ce désir à l’intérieur de nous sans agir dessus.
Lorsque l’on ressent une émotion, on peut se soumettre à elle, la résister ou bien l’autoriser à circuler en nous. Si je sens de la colère en moi, je peux frapper la table, ou bien me distraire de la colère en espérant qu’elle passe rapidement, ou encore la laisser être, la regarder de l’extérieur, comme un observateur tranquille, curieux, zen.
Face au désir de me jeter sur un morceau de fromage, je peux avaler le fromage, je peux user de ma volonté pour essayer de ne pas y penser, ou bien encore me dire « c’est normal que j’aie envie de fromage, puisque c’est la pensée que j’ai en ce moment-même ! Coucou pensée, coucou émotion, je vous en prie, circulez en moi ! » Et le penser vraiment. Pas en mode « OK, je vais autoriser cette envie 3 minutes et après je passe à autre chose ! » Non, vraiment chercher à comprendre son émotion, à la regarder, lui donner une couleur, un nom, lui parler… Sans forcément l’inviter à sa table et lui préparer à dîner, mais avec un certain accueil tout de même.
Quand, face à une situation, survient une pensée et une émotion sur laquelle on n’agit pas directement, on désapprend petit à petit à notre cerveau une habitude. On lui montre qu’une autre réalité est possible pour nous.
La voie neuronale se désépaissit peu à peu.
Alors certes, elle sera toujours là, elle a été créée après tout. Cependant, elle peut être réduite à un simple fil fin plutôt que de rester un gros ruban.
Chaque fois qu’on ressent du désir pour un verre de vin à 18h et qu’on s’assoit sur le canapé à côté de son désir, qu’on le regarde tendrement, sans se siffler un verre derrière, on modifie son conditionnement. C’est ça, la plasticité cérébrale. C’est cette faculté que l’on a d’apprendre et de désapprendre à tout âge.
Et ce qui est fabuleux, c’est qu’on n’a pas besoin de 30 printemps pour se défaire d’une habitude que l’on a pratiquée pendant 30 ans.
Je ne dis pas que c’est facile : rester paisible avec ses pulsions est un exercice qui demande du courage. Et surtout de la pratique. Après tout, si l’on a mis en place une stratégie (boire, fumer, manger, taper, se curer le nez, faire du sport, etc.) pour répondre à une émotion très forte, comme le désir par exemple, c’est qu’on ne sait pas trop rester là avec cette vibration dans son corps. Alors on agit dessus.
On a peut-être par le passé essayé d’éloigner l’émotion, en se distrayant par exemple, sans succès notoire. Rarement a-t-on autorisé cette vibration à se balader en nous sans lui répondre.
Et quid des fois où on a envie de boire une coupette à l’anniversaire de sa sœur, ou de croquer dans un goûter maison, d’apprécier un café à la brûlerie locale ou même de fumer une cigarette occasionnelle ?
Eh bien, on se sert de son cerveau préfrontal pour prévoir. On planifie l’action. On se le note : samedi soir, chez Sabine, je bois deux verres de vin, un à l’apéro et un second au dîner. Et on s’y tient.
Car ce qui compte au final, ce n’est pas tant ne pas boire que de ne pas nourrir la voie neuronale, de ne pas agir sur la pulsion, afin de permettre à notre Modèle de disparaître peu à peu.
Et il disparaîtra peu à peu si vous ne l’entretenez plus.
Décider avec notre cerveau le plus évolué, c’est se donner la possibilité de créer la vie que l’on souhaite avoir.
Personnellement, je n’ai pas arrêté de boire du café toute ma vie. Je n’ai pas choisi de ne plus jamais goûter à un bon vin. Seulement, je n’aimais pas les raisons pour lesquelles je choisissais de picoler. Je voulais taire une émotion, je voulais baisser le volume de l’anxiété, amoindrir la fatigue. Et c’était devenu un rituel quotidien.
Si je n’ai pas dit adieu à ces boissons que j’apprécie, je note cependant qu’il est bien plus facile pour moi de ne pas entretenir l’idée d’un possible apéritif, que de trinquer une fois de temps en temps.
Chacun est libre de trancher pour lui-même.
Pour résumer, donc : pour se détacher d’une habitude, il faut tout simplement arrêter de la pratiquer. Arrêter de boire de l’alcool ou des sodas, manger plus que nécessaire, tripoter ses doigts, fourrer son index dans son nez… Et observer son désir, ses pulsions qui s’agitent dans tous les sens sans broncher, sans avoir peur d’être assis-e là, avec sa nervosité, ses envies qui semblent si fortes et pressantes dans le moment. Juste se regarder à l’intérieur, sans vouloir chercher un état différent, sachant que cette agitation va s’estomper peu à peu.
Déconditionner ses réponses automatiques, c’est opter pour l’inconfort dans l’instant, quand il s’agit de dire non – plutôt que la satisfaction immédiate – mais c’est surtout préférer l’inconfort du moment à celui d’un lendemain plus difficile. C’est préférer l’inconfort maintenant plutôt que l’inconfort après. Je le répète : dire non, c’est préférer l’inconfort maintenant, plutôt que l’inconfort après, quand on récolté les fruits de ce que l’on a semé.
C’est également l’opportunité d’apprendre à se connaître, à être bien avec soi-même, à ressentir pleinement ses émotions et à leur donner tout l’espace dont elles ont besoin pour nous aider à prendre des actions qui nous élèvent.
C’est retrouver une certaine liberté : celle de ne dépendre d’aucune source extérieure pour se sentir bien.
C’est préférer la joie au plaisir.
Eckhart Tolle a écrit : « Le plaisir est toujours provoqué par quelque chose d’extérieur à vous, alors que la joie émane de l’intérieur. Autrement dit, la chose qui vous procure du plaisir aujourd’hui vous fera souffrir demain. Ou bien le plaisir disparaîtra et son absence vous fera souffrir. »
Je terminerais en soulevant ceci : si ronger nos ongles est une habitude que l’on peut défaire, les pensées et les émotions stagnantes/immobilisantes peuvent aussi être des habitudes que l’on peut défaire. La douleur, qui agit similairement à une émotion dans le corps, peut elle-même, des fois, être une habitude que l’on peut défaire.
Fascinant, non ?
Promis, je vous en reparle dans le prochain numéro.
D’ici là, interrogez-vous sur les actions qui vous servent et celles qui vous plombent, puis décidez de celles que vous voulez garder et celles que vous souhaitez jeter. La liberté commence ici.
Bonne semaine et à bientôt !
2 réponses
Je découvre avec grand plaisir que tu retranscris tes podcasts,c’est super,je n’aime pas écouter donc je me réjouis,j’ai plein de lecture à rattraper
Merci pour cet article qui me donne de nouvelles pistes..
Je vais tester de rester avec mon inconfort alors que je tente toujours de le faire disparaître…
Belle journée
Coucou Nadine,
Merci beaucoup pour ton message ! :)
Haha, effectivement, tu vas avoir de la lecture. :)
Merci pour ta présence et ta confiance…
Et oui, je t’encourage vraiment à rester avec tes émotions. Plus tu le feras, plus tu sentiras une transformation en toi. Quand on sait que l’on peut ressentir toutes les émotions et être OK avec ça… on n’a plus jamais peur de rien !!
Je t’embrasse,
Alice
Les commentaires sont fermés.