Alors comment faire quand notre estomac ou nos intestins nous font souffrir ? Comment composer avec nos envies et nos peurs de nous louper et d’avoir mal ?
Je vous propose cette semaine une autre approche, loin des plans alimentaires, des compléments en tous genres et des recommandations classiques. En espérant que vous puissiez trouver dans mes mots un autre chemin pour vous, beaucoup plus apaisé.
Si vous souhaitez poursuivre votre exploration et vous faire accompagner, je peux vous aider à transformer votre rapport à la nourriture afin de vous sentir enfin bien dans votre corps, votre tête et votre assiette.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur : https://auvertaveclili.fr/coaching
Pour compléter cet épisode, vous pouvez écouter :
- 77 : Croyances et leur influence sur notre alimentation et notre corps
- 65 : Ce n’est pas ce que tu manges mais comment tu le manges (partie 1)
- 66 : Ce n’est pas ce que tu manges mais comment tu le manges (partie 2)
- 53 : Notre corps sait
- 54 : Contrôler ce qu’on mange
- 13 : Douleurs chroniques : vivre sans souffrance
- Et lire “Anti-candida : Conseils et recettes gourmandes pour s’en libérer”
J’écoute l’épisode 80
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Transcription de l’épisode
Cette semaine, je souhaite aborder avec vous une problématique que je connais très bien, pour l’avoir vécue personnellement et aussi pour m’être formée à sa prise en charge. Au quotidien, j’accompagne des personnes qui souffrent d’une relation conflictuelle à la nourriture, à leur corps et à elles-mêmes – car oui, ça va très souvent ensemble.
Et il existe plein de raisons pour lesquelles manger peut devenir compliqué : parce qu’on a peur de prendre du poids dans une société grossophobe, parce qu’on cherche à composer l’assiette « healthy » parfaite dans une société santéiste, parce qu’on veut que quelqu’un nous dise quoi faire dans une société patriarchale qui pompe la confiance en soi et l’estime de soi, parce qu’on souhaite bien faire et suivre les recommandations dont nous sommes submergés dans une société de surconsommation, parce qu’on veut faire des choix éthiques et qu’on a un passif de troubles alimentaires ou encore que l’on souffre quotidiennement de maux à l’estomac et aux intestins. Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive et les différents éléments peuvent s’entrecouper.
Aujourd’hui, je veux donc parler du dernier cas cité : les maux de ventre. Vous trouverez dans les archives du Podcast d’autres épisodes traitant également de ce sujet.
Les maux de ventre peuvent être légers ou lourds, inconfortables ou invalidants. Leurs origines peuvent être multiples également. Dans cet épisode, je vais laisser de côté les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (appelés MICI – qui regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique) ainsi que la maladie cœliaque, une maladie auto-immune déclenchée par la consommation de gluten et qui toucherait actuellement 0,5 à 1% de la population française.
Je vais me concentrer plutôt sur les maux de ventre plus courants sur lesquels on ne met pas vraiment de noms, ou bien que l’on vient déposer dans des sacs parfois un peu fourre-tout comme « candidose », « SIBO », « syndrome de l’intestin irritable », « dysbiose et hyperperméabilité intestinale ». Non pas que ces pathologies ne peuvent être diagnostiquées, mais surtout parce qu’elles sont compliquées à diagnostiquer et qu’on se retrouve parfois avec des mots qu’on va simplement admettre, faute de « mieux ».
Bien sûr, si vous souffrez de maux de ventre, je ne peux que vous encourager à consulter votre médecin traitant qui saura vous orienter vers qui de droit pour effectuer les différents examens nécessaires et indispensables, au moins pour écarter certaines pistes. Parfois, un inconfort digestif peut avoir pour origine une bactérie qu’il sera ensuite facile d’éradiquer avec un antibiotique.
Autre précision : je ne suis pas médecin et les informations proposées sur tous mes supports ne remplacent en rien une consultation médicale, un traitement médical, ce genre de choses.
Maintenant que le cadre est posé, entrons dans le vif du sujet. J’ai passé plus d’une décennie avec des maux de ventre. À la longue, m’en débarrer était devenu une obsession. Et je crois aujourd’hui que c’était en partie la raison pour laquelle je ne m’en dépêtrais pas.
Ce que j’observe très souvent chez les personnes touchées par un syndrome de l’intestin irritable, un SIBO, une candidose, des ballonnements et aigreurs d’estomac à répétition c’est une relation compliquée à la nourriture déjà avant. Que ce soit des régimes pour perdre du poids ou bien un désir très poussé de manger sainement, beaucoup d’individus se retrouvent avec des problèmes au ventre dans la foulée.
Et c’est très logique : les émotions impactent la composition même de notre flore intestinale. Dit autrement : si vous vous prenez la tête avec votre alimentation, il est fort à parier que préparer vos repas entraîne frustration, privation, agacement, anxiété, peur, tristesse… des émotions non digérées (petit jeu de mot qui n’en est pas vraiment un) qui, à la longue, vont venir jouer avec votre microbiote intestinal. Personnellement, je vois ça comme la flore intestinale qui se rebelle ; la preuve aussi d’un déséquilibre qui s’est installé. Parfois progressivement, parfois subitement.
Pour ceux et celles qui n’ont pas cherché à contrôler leur alimentation avant d’avoir mal au ventre, un choc émotionnel peut entraîner une dysbiose – terme utilisé pour désigner un déséquilibre au sein de la flore intestinale. Ainsi, un décès, un abus, un accident… bref, un traumatisme peut aussi détraquer notre petit monde intérieur.
Si vous n’avez pas lu « La Connexion Cerveau-Intestin » du Dr Emeran Mayer, je ne peux que vous conseiller cette lecture. Personnellement, elle m’a ouvert les yeux sur la manière dont nos émotions impactent notre digestion. Je découvrais à ce moment-là le coaching et la façon dont nos pensées créent nos émotions puis, peu de temps après les principes de l’alimentation intuitive : j’avais désormais entre mes mains des outils concrets pour avancer vers le mieux-être. Que j’ai trouvé. Après plus de 15 ans d’errance.
Vous comprendrez maintenant pourquoi je suis contre les régimes restrictifs – et, encore une fois, je ne parle pas de ceux prescrits par les médecins pour des raisons bien précises. Notre cerveau s’affole rapidement dès lors que l’on modifie sa nourriture : lui qui est programmé pour la survie, il croit alors qu’une famine se prépare.
Si vous avez un jour privé vos papilles de votre dessert adoré, vous savez combien se priver d’un aliment que l’on aime peut générer en nous des émotions « négatives » (entre guillemet car ma pratique m’a amenée à voir que toutes les émotions sont utiles, et aucune n’est négative à proprement parler ; certaines sont agréables à ressentir, d’autres désagréables pour nous). Imaginez donc l’impact des régimes sur notre flore intestinale : qu’ils soient minceur ou « bien-être », dès lors que la restriction entre en jeu, c’est la même chose pour nos intestins.
Aussi, je ne comprends pas pourquoi on continue de proposer des régimes anti-candidose « sans » +++. Pour moi, ça n’a pas de sens : OK, je retire le sucre au Candida albicans qui en raffole dans le but de l’affaiblir mais en parallèle j’augmente mon niveau de stress qui lui aussi, nourrit la levure. C’est ainsi que l’on peut rapidement tourner en rond. Combien de personnes je rencontre et qui ont derrière elles un an, deux ans, trois ans d’une alimentation sans ceci sans cela et qui souffrent encore des mêmes symptômes qu’un, deux, trois ans auparavant ?!
J’ai été très contente d’avoir la possibilité de revoir l’ouvrage « Anti-candida » que j’ai écrit pour y intégrer une approche encore plus complète qu’auparavant. Et si vous ne l’avez pas lu, je vous recommande sa nouvelle version 2022 – revue et améliorée -, aux éditions Jouvence. J’y détaille un peu plus les propos que je tiens devant vous aujourd’hui.
Non seulement un régime « sans » peut être contre-productif mais en plus il peut – et c’est très souvent le cas -, se transformer en trouble alimentaire. Ce qui a été mon cas. Plus jeune, j’avais connu l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie. Je m’en étais libérée. Et surveiller mon alimentation de près, d’abord parce que je voulais manger 100% végétal pour des raisons éthiques et ensuite parce que je désirais me débarrasser de mes maux de ventre, m’a ouvert les portes de l’orthorexie : un terme qui désigne l’obsession de manger sainement.
Logique quand tous les bouquins et tous les professionnels que l’on va voir nous proposent un plan alimentaire rigide.
Je ne dis pas qu’en cas de maux de ventre il est inutile d’apporter des ajustements à la composition de ses repas. Ce que je mets en avant c’est qu’il existe l’art et la manière de le faire. Avec des entre-deux, une exploration et un accueil de ses émotions, une approche non restrictive qui prend en compte la personne avec sa relation à la nourriture, ses préférences, son mode de vie.
Ce que j’ai aussi observé, c’est que pour beaucoup de personnes pour qui les maux de ventre font suite à un ou plusieurs régimes « minceur » ou même « bien-être » avec perte de poids souhaitée, non seulement la perte de poids, le changement non-stop des différents programmes et l’effet yo-yo du corps peuvent contribuer aux douleurs. Par ailleurs, ils continuent de nourrir un état d’esprit de contrôle et finalement, si on croit simplement manger d’une certaine façon dans le but d’éradiquer ses ballonnements, brûlures, spasmes, il n’est pas rare que se cachent derrière des pensées très très inconscientes de « finalement, ça me protège d’une prise de poids ».
Aussi, les maux de ventre ont ici un côté « utile » (qu’il n’est pas facile de voir, personnellement, je me suis voilée la face pendant très longtemps à ce sujet), et ce n’est pas une cuisine 100% bio, maison, sans gluten et sans sucre qui va permettre de mettre fin aux douleurs. Certes, l’effet peut être temporaire. Néanmoins, tant que le cerveau usera de cette « stratégie » pour éviter tout inconfort, physique ou émotionnel, il se peut que les années de galère ne soient pas terminées. Car au premier biscuit croqué, le microbiote intestinal jusqu’alors endormi se réveillera brutalement et ce sera vraisemblablement encore pire qu’avant. C’est la même que pour les régimes « minceur » : on perd du poids tant qu’on exerce la restriction. Dès qu’on lâche la bride, le corps se rattrape.
Je pense également à l’effet nocebo. Vous connaissez surement l’effet placebo : je prends un faux médicament en croyant que c’est un vrai et je guéris. L’effet nocebo c’est : on me dit que le gluten (hors maladie cœliaque, encore une fois) c’est mauvais pour mes intestins et comme j’y crois, j’arrête de manger du gluten et mes intestins vont mieux. Le gluten était-il vraiment en cause au départ ? Sûrement pas. Par contre, l’effet nocebo m’a permis de connaître un soulagement depuis que je ne consomme plus de pain. Et bien sûr : ça ne vaut pas pour tout le monde. J’indique simplement cette possibilité.
Maintenant que je vous ai expliqué comment les maux de ventre peuvent donner lieu à une relation à la nourriture compliquée et comment changer simplement d’alimentation peut au mieux apporter un soulagement de courte durée, au pire aggraver les troubles, je veux vous apporter quelques pistes à explorer, si vous vous retrouvez dans cette situation.
Et si vous ressentez une certaine résistance face à ce que je vais vous proposer, c’est que c’est justement un chemin intéressant pour vous à emprunter. Face au changement, notre cerveau fait un refus d’obstacle, c’est normal.
Comme je vous l’expliquais au tout début de cet épisode, vouloir à tout prix éviter la douleur est ce qui peut nous précipiter dans les bras du premier régime draconien qui nous est conseillé. C’est aussi ce qui va mettre les mécanismes du stress en action dans notre corps. « Mais, je n’aime pas avoir mal ! » Je sais, je sais, moi non plus, je vous assure… Aussi, je vous invite à considérer ceci : il y a les sensations physiques désagréables, inconfortables, douloureuses, et il y a tout le jugement que l’on va apporter, transformant l’expérience de la douleur en un moment de souffrance.
Le travail émotionnel et somatique que je propose à mes clients∙tes a pour but d’apprendre à vivre l’inconfort et la douleur autrement, transformant ainsi la façon dont le cerveau interprète nos ressentis internes. Car la douleur est générée par le cerveau. Je m’appuie beaucoup sur ce qu’Alan Gordon, psychothérapeute américain spécialisé dans la douleur chronique, et ses pairs proposent : à savoir une plus grande compréhension de ce que l’on vit, pour une meilleure gestion de ce que l’on traverse.
Quand je cherche à modérer à tout prix la douleur que je ressens, je reste dans le contrôle, perpétuant cette idée – pourtant erronée et non utile – que ce que je vis est entièrement de ma faute ; concept renforcé par les messages de notre société dans lesquels notre santé est exposée comme relevant entièrement de notre responsabilité personnelle. Pour éviter les désagréments digestifs, je bride ma nourriture et avec elle, mes émotions. Qui elles impactent de façon plus importante notre corps. La douleur ne part pas, la restriction non plus.
Personnellement, tout a basculé pour moi le jour où j’ai fait la paix avec mes maux de ventre. Et s’ils m’accompagnaient toute ma vie, allais-je continuer à mettre ainsi mon bonheur en standby ? J’ai appris à vivre avec eux, j’ai changé de regard sur mon alimentation, j’ai repris du poids, je me suis tournée vers une alimentation plus intuitive, et graduellement, tout – ou presque -, est rentré dans l’ordre. Il m’arrive encore d’avoir un spasme, un ballonnement, une brûlure, une indigestion. C’est peu souvent et je n’en fais plus tout un fromage comme avant. Et, naturellement, ça s’estompe.
J’ai appris à faire confiance à mon corps, à mes choix de nourritures, à mes envies de mouvement, à ce que je ressens. Et sans me restreindre, sans me priver, je suis parvenue à un équilibre entièrement libre, spontané et naturel dans ma façon de manger. Si vous n’avez pas encore écouté l’épisode Vert ma Vie « Notre corps sait », je vous encourage à le faire.
Enfin, je terminerais par ceci : notre cerveau cherche des preuves pour ce qu’il croit être vrai (cf. l’épisode « Croyances et leur influence sur notre alimentation et notre corps »). Si je suis convaincue que si j’ai mal au ventre, c’est parce que j’ai avalé un yaourt ou un bout de fromage, que j’ai lâché ma garde, que j’ai craqué, que je n’ai pas de volonté, bref… que je n’ai pas su contrôler, je ne verrais que ça. Avant, en cas de crise aux intestins, je révisais tout ce que j’avais consommé dans les dernières 48h pour trouver un élément à blâmer. Parce que blâmer la semoule et ainsi l’ôter de sa liste des aliments autorisés est plus facile que d’accepter l’inconfort et la douleur. Tant que ça reste cérébral, ça nous rassure, le cérébral, on connaît. Pour qui a connu ou connaît la douleur chronique, être dans son corps, c’est dur.
Pourtant, c’est en regardant du côté de nos sensations internes que l’on peut réellement avancer. Maintenant, quand j’ai un point en bas à gauche de mon système digestif, je me demande qu’est-ce qui a été difficile pour moi à naviguer ces dernières 24h. Je ne mets plus tout sur le dos de mes repas et ça me permet de vivre la situation tout autrement.
Et si vous avez besoin d’aide pour retrouver le plaisir de manger, le confort digestif et la paix intérieure, contactez-moi. Discutons-en par le biais d’un appel découverte, gratuit et sans engagement, durant lequel je vous expliquerais comment je peux VOUS aider personnellement.
Belle fin de semaine et à bientôt.