J’y apporte les touches de douceur et de compassion que j’estime nécessaires dans un monde qui nous pousse à être des « super-héros ». L’idée, ce n’est pas d’être « super » mais de rester humain∙e. Tout en appréciant sa vie telle qu’on l’a choisie consciemment.
Si vous souhaitez poursuivre votre exploration et vous faire accompagner, je peux vous aider à transformer votre rapport à la nourriture afin de vous sentir enfin bien dans votre corps, votre tête et votre assiette.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur : https://auvertaveclili.fr/coaching
J’écoute l’épisode 87
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Transcription
Bonjour bonjour ! Cet été, j’ai décidé de remettre au goût du jour certains de mes épisodes antérieurs qui sont toujours d’actualité et auxquels j’ai apporté une belle touche de fraîcheur.
Le saviez-vous ? Nos cerveaux ont besoin d’entendre l’information plusieurs fois et bien souvent sous des angles différents afin de pouvoir les intégrer. Selon la théorie du cône d’apprentissage d’Edgar Dale, après 2 semaines on retient :
- 10 % de ce qu’on a lu
- 20 % de ce qu’on a entendu
- 30 % de ce qu’on a vu
- 50 % de ce qu’on a vu et entendu, ou démontré
- 70 % en ayant participé à une discussion
- 90 % en ayant expérimenté ou vécu une situation
C’est pourquoi cet été, je remets certains jeunes épisodes au goût du jour pour qu’ils puissent vous révéler des réflexions et outils nouveaux.
Je reste disponible et active durant ces deux mois de grandes vacances pour beaucoup. Aussi, si vous souhaitez apaiser votre relation à la nourriture, à votre corps et à vous-même, contactez-moi.
Cette semaine, nous abordons le thème du héros versus victime. Et j’y mets beaucoup de douceur et de compassion. J’avoue avoir beaucoup de mal, personnellement, avec les discours du style : « tu es responsable de tout, et si tu es malheureux∙se c’est de ta faute. Pourquoi as-tu choisi cette pensée (sous-entendu : toute pourrie) : tu vois bien que c’est elle qui te rend triste ! »
Si le concept « tu es à l’origine de toutes tes émotions » est bien utile, j’estime qu’il existe une façon d’aborder nos pensées, nos émotions et nos actions qui honore notre humanité. Après tout, on ne choisit jamais consciemment de souffrir. Et si on tourne dans la boucle de l’auto-apitoiement, c’est parce qu’on n’a pas trouvé mieux pour gérer la situation qui est sous nos yeux dans le présent.
Nos cerveaux sont tellement tournés vers l’auto-flagellation permanente qu’en rajouter une couche avec la responsabilité personnelle peut entraîner la tendance inverse : celle de s’enfoncer un peu plus dans le « quelque chose ne va profondément pas chez moi » (et ça, c’est toujours faux). Donc l’idée, ici, c’est de reconnaître que oui, on peut se positionner en « victime » ou en « héros∙héroïne » dans sa propre histoire. Et que si on se situe dans les chaussures de la victime, c’est qu’on n’a pas encore trouvé le chemin vers le chapitre « héros∙héroïne ».
Non pas parce que quelque chose cloche chez nous mais parce que la biologie, le conditionnement et les mécanismes de défense nous ont façonné ainsi.
Râler, se plaindre, blâmer, critiquer, expliquer pourquoi on n’y arrive pas (ce que j’appelle défendre ses limitations), enclencher le CD « Caliméro » dans sa tête… sont des façons dont nous nous positionnons en tant que victime. Et comme personne n’est exempt de ces comportements-là, on va de suite laisser le jugement à la porte, OK ?
Comme beaucoup de cerveaux, le mien aime monter n’importe quelle petite situation en mayonnaise. Un embouteillage, un enfant qui ne veut pas enlever ses chaussures dans l’entrée, un frigo qui se vide de ses yaourts trop rapidement, une connexion internet pas très stable, une pile de livres à lire qui s’accumule ou encore un besoin d’affection parfois étouffant de mon chat… et voilà mon quotidien transformé en feuilleton façon « Les feux de l’amour » dans mon imaginaire.
Cela évoque quelque chose en vous ? C’est bien normal ! Saviez-vous que de nos 50 000 et quelques pensées par jour, 80% sont tournées vers nous-même ? Ce n’est pas pour rien que le 2e des « 4 accords toltèques » de Don Miguel Ruiz est « quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle ».
Lorsqu’il est en mode « par défaut », notre cerveau et son système de communication s’appuient sur ce que le Docteur Stephen Karpman a mis en lumière en 1968 avec l’étiquette de « triangle dramatique ». Ce triangle bien connu symbolise et met en évidence un scénario relationnel typique entre trois rôles : la victime, le persécuteur appelé parfois bourreau, et le sauveur. Ces rôles sont symboliques, une même personne pouvant changer de rôle à plusieurs reprises et régulièrement.
- La Victime est celui ou celle qui se sent persécuté∙e.
- Le Persécuteur∙la persécutrice est celui ou celle qui prend pour cible la future victime.
- Le Sauveur∙la sauveuse est celui ou celle qui vous vient en aide (vous veut du bien).
Et pour vivre une vie épanouissante, l’idéal c’est de n’endosser aucun de ces rôles-là. L’issue de sortie de ce triangle de Karpman c’est celle que je vous propose aujourd’hui, à savoir l’image du héros∙de l’héroïne de sa propre existence. On va en reparler.
Mais avant, je voulais ajouter quelques réflexions personnelles au sujet de ce jeu psychologique dont je viens de vous parler.
S’il est prédominant dans nos comportements, c’est qu’il est renforcé par notre société qui trouve souvent un fautif à pointer du doigt afin de nous vendre une solution en réponse à notre problème. Sans parler des grandes entreprises et des gouvernements qui préfèrent se décharger sur l’individu plutôt que de reconnaître que leurs rôles en matière de santé publique et d’environnement ont bien plus d’impact que nos petites actions quotidiennes. Et pendant qu’on se crêpe le chignon sur la noix de coco et le papier d’alu en cuisine, ils continuent de briller par leur insouciance.
Parlons aussi de notre système éducatif (et, encore une fois, je préfère parler de croyances sociétales plutôt que d’individus à proprement parler qui ne font que reproduire un schéma qui leur est proposé à plus grande échelle). Non seulement dès notre plus jeune âge, on nous apprend que la raison pour laquelle on se sent triste, en colère, déçu, joyeux… c’est à cause ou grâce à un parent, un copain, un parc qu’on ne veut pas quitter, puis un conjoint, un employeur, notre poids et nos formes, nos rides, notre salaire, nos maux et nos symptômes, etc. Mais en plus, on nous montre qu’on doit être puni∙e en étant isolé∙e ou pénalisé∙e par le retrait d’un jeu ou d’un privilège si on échoue – bien souvent en se montrant humain.
« Si maman est en colère, c’est parce que tu as jeté ton assiette par terre, si papa est triste c’est parce qu’il n’a pas gagné son tournois de tennis, si la maîtresse est déçue c’est parce que tu n’as pas réussi ta dictée, si je me dégoûte c’est parce que je mange mal, si je suis désespérée, c’est parce que j’ai mal au ventre tous les jours, etc.
Si tu n’arrives pas à perdre du poids, c’est parce que tu ne te prives pas assez, si t’es pas capable d’avoir des abdos en acier c’est parce que tu ne te critiques pas assez pour te motiver, « no pain no gain » les gars, et puis franchement, si t’es pas capable de consommer plus de légumes, c’est parce que t’es paresseux∙se et que tu préfères rien faire plutôt que cuisiner, feignasse ! »
Nous attribuons nos émotions à nos circonstances, nous confions notre bien-être émotionnel à une situation que l’on ne peut contrôler : les travaux sur la route, un mal de crâne, une vendeuse mal aimable, un follower grincheux, une crème glacée sous notre nez…
Je vous invite à repenser à ces derniers jours : quand avez-vous rejeté votre émotion sur l’événement ? Quand avez-vous estimé que c’était de votre faute ou celle de quelqu’un d’autre ?
Et puis à l’inverse, quand quelque chose a fonctionné en votre faveur, avez-vous attribué la réussite aux conditions ? Ou bien vous êtes-vous attribué ce succès ?
L’une des choses qui produit le plus de difficulté pour la plupart d’entre nous c’est de se sentir impuissant∙e. Je n’aime pas mon corps et j’ai le sentiment que je ne peux pas le changer. Aussi, je me sens impuissant∙e. Je suis conscient∙e des discours grossophobes, racistes, transphobes, validistes, sexistes, homophobes et je me dis que je ne peux rien faire. Aussi, je me sens impuissant∙e. Le climat se réchauffe de plus en plus et je m’estime pris∙e au piège. Aussi, je me sens impuissant∙e.
Quand c’est cette histoire-là de soi-même et du monde qu’on se raconte, ce n’est vraiment pas drôle. Aussi, je ne peux que vous encourager à modifier quelque peu le roman de votre vie. Pas nécessairement en allant dans le déni et en faisant semblant qu’il n’y a pas de pandémie, de guerre, de réchauffement climatique. Pas en plaçant sous le tapis toutes vos angoisses personnelles au sujet de la nourriture et de votre corps, ni même en vous disant que vous ne devriez pas vous sentir mal dans votre peau alors que tant de personnes meurent de faim. Ce n’est pas aidant.
L’idée, c’est plutôt de comprendre qu’il n’y a pas toujours qu’un seul discours, une seule vision, une seule façon de percevoir un élément, mais plusieurs. Que l’ombre et la lumière composent une même pièce, que la joie est le recto et la tristesse le verso, que le yin ne peut exister sans le yang.
D’après moi, toute notre puissance réside dans le fait de vraiment saisir – c’est-à-dire avec ses tripes – que n’importe quelle situation est soumise à interprétation et que nous pouvons orienter ce que nous en pensons. Nous pouvons rediriger les phrases qui circulent dans notre tête pour les guider vers d’autres plus utiles pour nous. Et parfois, nous avons envie de nous sentir en colère, déçu∙e, indigné∙e.
Nos pensées sont toutes des options que nous choisissons ensuite d’enfiler, ou non – comme un costume -, on fonction de si elles nous sont bénéfiques, et aussi de si elles reflètent la personne que l’on veut être dans ce monde. Quand Poutine déclare la guerre à l’Ukraine, je veux me sentir enragée plutôt qu’impuissante.
Dit autrement et pour reprendre des exemples de la vie quotidienne, travaux sur la route n’égale pas énervement, taille de vêtements en plus n’égale pas honte, brûlures d’estomac n’égalent pas désespoir, crème glacée n’égale pas anxiété.
Quand nous nous concentrons sur ce sur quoi nous pouvons vraiment agir la plupart du temps, c’est-à-dire nos pensées et nos émotions, ainsi que nos actions, nous reprenons la place du conducteur. Celui que l’on espère toutes et tous avoir lorsque l’on monte à bord du TGV : à l’aise, serein, confiant.
Face à un contexte challengeant pour vous, vous pouvez décider de la manière dont vous voulez vous sentir. Une très bonne question à se poser est : qui ai-je envie d’être dans ce moment ? Ai-je envie de me poser en « victime », ou est-ce que je souhaite être le « héros∙l’héroïne » de ma propre histoire en restant ouvert∙e aux solutions ?
Lorsque l’on se sent frustré∙e, confus∙e, perdu∙e, coincé∙e, on bloque l’accès à sa créativité. Alors que quand on ressent de la curiosité, de la compassion, de la confiance, de la détermination, on se donne les moyens d’agir en accord avec nos valeurs. Et c’est important. On avance dans une direction qui nous sert plutôt qu’une nous plombe.
Que ce soit dit et redit : discuter avec la réalité n’apporte aucun avantage. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne devrait pas le faire. Bien sûr qu’on peut se laisser aller à négocier avec la réalité. Néanmoins, il faut veiller à ne pas se laisser happer. Parce que sur le moyen et le long terme, argumenter avec ce qui est n’apporte aucun avantage. Ce qui est, est. C’est inévitable : nous rencontrons des obstacles dans nos vies, et ces obstacles font partie de la route. Ils sont censés arriver. Ils font partie du processus humain. Quand je les rencontre, je peux me demander : quelle est l’opportunité pour moi ici ? Que puis-je apprendre ? Comment puis-je utiliser cela pour me rendre plus forte ? On décide toujours de l’histoire que l’on veut raconter et de comment on la raconte. Aussi, je vous encourage à choisir dans la mesure du possible une version qui vous fasse du bien.
Bonne semaine et à bientôt.