Aujourd’hui, je vous invite à changer la conversation dans votre tête. Je vous explique comment nos pensées fonctionnent, pourquoi l’auto-flagellation n’est pas aidante et comment se libérer de ces phrases qui tournent en boucle et qui nous maintiennent coincé∙es.
Bonne écoute !
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J’écoute l’épisode 92
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Transcription
Bonjour ! Cet été, j’ai le plaisir de donner un coup de neuf à certains anciens épisodes, toujours d’actualité, comme celui-ci, où il est question de ses pensées, et de comment on peut les mettre au service de son bien-être.
J’y apporte des perspectives nouvelles, et une dimension davantage en lien avec ce que je peux observer dans mon travail. Un bel air frais, donc !
Pour rappel, je reste disponible et active durant cette période estivale. Aussi, si vous souhaitez de plus amples informations sur l’accompagnement individuel que je propose pour libérer votre corps, votre tête et votre assiette, contactez-moi : auvertaveclili.fr/coaching
Est-ce qu’il vous arrive de juger vos pensées ? De justifier, d’excuser, de blâmer, de râler, de vous mentir, de vous auto-saboter… le tout dans votre tête, sans prononcer un mot à haute voix, mais bien ficelé et bien fort dans votre cerveau ?
Des pensées, on en aurait entre 40 000 et 60 000 par jour. Honnêtement, je ne sais pas qui a compté ça, ni comment, mais toujours est-il que ce nombre ne m’étonne pas vraiment. La première fois que je me suis essayée à méditer, j’ai été effrayée par toutes les phrases qui circulaient dans ma boîte crânienne et j’ai mis du temps à reprendre la position du lotus, de peur que ça ne recommence. Manque de bol pour moi, je n’ai pas eu besoin d’un coussin de méditation pour prendre conscience de mes nombreuses pensées qui déferlent telles les vagues de l’océan, tantôt douces, tantôt plus violentes, me rappelant à l’ordre relativement souvent tout de même.
C’est à ces dernières que je m’adresse ce matin. Le Larousse définit une pensée comme une « Façon de juger, de penser ; intention, opinion », ou encore un « Ensemble d’idées propres à quelqu’un, à un groupe, etc. ».
Pour moi, c’est une véritable voix à part entière dans ma tête. Ma pensée m’accompagne partout, à tout moment de la journée. Parfois, la nuit, elle me réveille. Pas souvent heureusement.
En soi, elle ne me dérange pas vraiment. Son rôle est même d’assurer ma survie. Après tout, dans un monde peuplé de dangers, à l’époque où un humain sur dix atteignait l’âge de 40 ans, au temps de la faim, du froid et des prédateurs, il fallait pouvoir rapidement déterminer si l’ombre aperçue derrière un buisson était celle d’un prétendant ou d’un tigre à dents de sabre. Au hasard. C’est ainsi que l’un des outils les plus précieux dont on disposait pour pouvoir anticiper le danger, c’était notre cerveau.
Notre cerveau, c’est notre super-pouvoir. C’est les griffes du chat, les piquants du hérisson, le venin du serpent, le dard de l’abeille. Le problème, c’est qu’il a évolué moins rapidement que notre société et nous sommes nombreux∙ses à lui accorder trop de place, trop d’importance.
Si la méditation est une activité de plus en plus plébiscitée, c’est qu’elle permet d’apaiser les tensions que bon nombre d’entre nous ressentons régulièrement. Elle nous encourage à nous asseoir en silence, à laisser les phrases virevolter, à s’autoriser à être spectateur∙trice de notre mental plutôt que de le subir, encore et toujours.
Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai posé mes fesses sur un zafu ou un banc, le dos droit, les yeux fermés, les paumes des mains posées sur les cuisses, pleine de bonne volonté, à vouloir y arriver moi aussi. La plupart de mes séances de méditation se sont cependant terminées par un soupire de frustration. Je venais une fois de plus de râler intérieurement pendant 5 minutes.
Si vous vous reconnaissez ici, si pour vous c’est difficile d’observer toutes les pensées qui se bousculent, comme ça, sans rien faire, que c’est au-dessus de vos forces, sachez que vous n’êtes pas seul∙e. Déjà, c’est quelque chose qui s’apprend. Par tranches de 20 secondes à 1 minute au début.
L’idée générale qu’on se fait de la méditation c’est quelque chose de plutôt simple, qu’on devrait tous∙toutes parvenir à réaliser rapidement. Non. Je ne crois pas qu’il existe une méthode, une façon pour nous tous∙toutes. Et puis aussi, ce qu’il faut savoir, c’est que méditer peut réveiller certaines émotions non digérées, ou bien activer des mécanismes dans notre corps avec lesquels nous ne sommes pas familiers, ou bien encore secouer des traumas passés.
Aussi, en nous ordonnant de nous relever, notre système nerveux peut chercher à nous protéger de quelque chose qu’il n’a pas encore résolu. Et c’est complètement OK. Inutile de se forcer.
Personnellement, plutôt que de méditer, je suis attentive à mes mains lorsque je découpe des légumes ou quand je me brosse les dents. Je me connecte régulièrement à mon souffle, à ma respiration. J’effectue des exercices somatiques. J’essaye de poser mon attention sur la tâche que je suis en train d’accomplir, comme une sorte de méditation en mouvement. Je marche aussi en conscience comme on dit. Un pied, puis l’autre, la poitrine qui se gonfle d’air, l’expiration sur laquelle je m’attarde, le vent que je sens caresser ma peau, le soleil qui chauffe mes bras.
Ne pas critiquer. Me donner la permission d’être. C’est en relevant les origines de mes pensées que j’ai pu comprendre que les phrases dans ma tête qui me faisaient souffrir étaient en majorité fausses. Qu’il existait un contexte à mon insatisfaction corporelle, à ma peur des aliments transformés, à mon désir d’avoir un corps toujours plus fin.
C’est en souhaitant me détacher des diktats de la minceur, de la beauté et du bien-être tels que définis par des grandes industries que j’ai pu retrouver une certaine liberté.
Mais malgré tous mes efforts pour me sortir des carcans de la vie moderne, il subsistait des « il faut que je sois comme ça », « je dois me comporter ainsi ». Et ces ordres-là, je les méprisais. Je n’en voulais plus chez moi. Ils m’enfermaient. Allaient à l’encontre de mes valeurs, de ce que je croyais au plus profond de moi. Alors je les condamnais. Et quand je surprenais des messages de ce type dans ma tête, je pestais contre moi-même.
Quelle ironie n’est-ce pas ? Je me jugeais de me juger.
Lorsque je déteste tous les « phobes » programmés inconsciemment dans mes systèmes de croyance, je deviens « auto-phobe ». Je suis « moi-phobe » dans ces moments-là. Je ne peux pas espérer dissoudre le jugement en ajoutant plus de jugement. C’est comme essayer de couvrir une tache sur une chemise en l’aspergeant de café.
Si je veux évoluer dans un monde d’amour, je dois envoyer de l’amour dans ce monde, et non davantage de jugement. Et puis juger n’aide pas à transformer ses pensées. Quand on se juge pour une pensée raciste ou grossophobe, par exemple, on ressent rapidement de la honte. Comment alors changer ce qu’on veut à tout prix cacher sous un tapis ? Pour changer une pensée, il est nécessaire de la regarder droit dans les yeux pour l’interroger.
Je ne suis PAS mes pensées ou mes sentiments. Je ne suis PAS le contenu de mon cerveau. Je suis le bel humain qui a le cerveau. Je suis l’observatrice des phrases qui me traversent l’esprit. Je n’ai pas besoin de m’identifier à chaque idée qui me vient en tête. Si je le fais, je vais m’empêtrer dans toutes les paroles qui se forment dans ma boîte crânienne, les 60 000 par jour, et freiner cet élan de libération des pensées qui ne m’appartiennent pas que j’ai mis en marche.
Imaginez que vos pensées sont des pêches, ou encore des abricots, ou même des cerises. Faites-vous plaisir, c’est la saison. Les fruits qui remplissent l’arbre sont tous différents, et pourtant, ils ont pour origine le même arbre, le même tronc, les mêmes racines.
Aussi, quand vous vous dites « Je devrais perdre 5 kilos ! Il faut que j’arrête de manger des chips ! Je devrais passer plus de temps avec mon fils ! Ce serait bien si je faisais plus de sport ! Si je prenais le temps d’astiquer ma maison un peu plus régulièrement au lieu de scroller sur le canapé, il y aurait moins de poussière !». Ces phrases ne se ressemblent pas en apparence et pourtant, elles soulèvent toutes que ce que l’on fait n’est pas assez. Je devrais faire plus. Les actions que je pose ne sont pas suffisantes. Je ne suis pas assez. Je ne suis pas suffisant∙e.
L’un des exercices que j’aime faire avec mes client∙es est celui des POURQUOI. En gros, on chope une pensée au vol et on l’interroge jusqu’à lui retirer toutes ses couches. Comme un oignon, on pèle les peaux jusqu’à arriver au bulbe, à l’origine même du problème.
Et généralement, des origines, on en trouve deux : « Je ne suis pas assez. » « Je suis cassé∙e. » Que je regroupe sous l’étiquette commune « Quelque chose cloche chez moi ».
« C’est pour les autres, ce n’est pas pour moi. Eux, ils y arrivent mais moi non. Si seulement j’étais autrement. Pourquoi je m’agace comme ça ? Pourquoi je ne peux pas lâcher prise à la fin ? QU’EST-CE QUI NE VA PAS CHEZ MOI ? »
Voulez-vous que je réponde à cette question une bonne fois pour toutes ? Ouvrez bien vos oreilles… Attention, c’est parti !
RIEN. Rien ne va pas chez vous. Vous êtes un être humain, c’est tout. Avec des mots dans votre tête qui tournent en boucle et qui vous amènent tantôt à vous sentir vivante∙, vibrant∙e et légèr∙e, tantôt triste, anxieux∙se, dépité∙e.
Je vous rassure, on se frotte toutes et tous à ces mêmes interrogations un jour ou l’autre.
Les saveurs sont différentes, les degrés d’intensité aussi. Quand on creuse cependant, quand on retire la poussière justement, quand on fouille sous les vêtements de doutes, de peurs, d’appréhension, on trouve : « Je ne suis pas assez. » « Je suis cassé∙e. »
Faites-le test : la prochaine fois que vous vous jugez, que vous critiquez quelque chose que vous avez fait ou dit, pas fait, pas dit, mangé ou pas mangé, demandez-vous ce qui se cache derrière à l’aide de POURQUOI. Du style : « Hum, intéressant, pourquoi je pense ça ? » Et pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Ce qui est DINGUE, c’est qu’on peut se balader toute la journée avec des pensées pas sympas comme ça.
Je dis pas sympa parce que si c’est une personne qui était à côté de vous et qui pointait du doigt vos torts toute la matinée, vous ne la qualifierez pas de meilleur∙e ami∙e, je me trompe ?
Et pourtant, c’est ce qu’on s’autorise à subir matin, midi, et soir.
Saviez-vous que si une pensée vous dessert, vous avez le droit de lui répondre NON ? Tout sim-ple-ment.
Cordialement, hein, sans s’énerver. Car après tout, si cette pensée existe, c’est que votre cerveau cherche juste à vous protéger. Donc inutile de trop le bousculer. Seulement, vous pouvez l’inviter à sortir de chez vous. Comme vous inviteriez une personne qui vous rabaisse à sortir de chez vous, je l’espère.
Si on présuppose que vous êtes ni « pas assez » ni « cassé∙e », permettez-moi de vous suggérer de déposer cette patate chaude sur votre pallier avec un NON direct et ferme dès qu’une musique de ce genre parvient à vos oreilles ou plutôt à votre conscience. C’est ce que je fais quand je m’aperçois dans la glace et que j’entends « Olala, qu’est-ce que tu as pris comme rides en peu de temps ! Et c’est pas un cheveu blanc que je vois là ? Alice, sérieusement, t’as vu comme ton corps est mou ? Va falloir revoir tout ça ! » NON. NON. NON. Et NON.
« Merci cerveau mais j’ai autre chose à faire aujourd’hui que d’écouter ton disque rayé dont la mélodie ne me plaît pas du tout. »
À tout moment, vous pouvez changer le disque, passer d’un vieil air démodé à une chanson plus hype, plus punchy.
Et enfin vous délecter d’un morceau dont le rythme vous porte plutôt que vous barbe ou vous déprime, ou que sais-je encore.
Dire NON, ça s’apprend, certes. Et ça commence par soi avec ce simple exercice : « NON cerveau, je suis très bien comme je suis et tu peux lâcher « Je ne suis pas assez. » Je n’en ai plus besoin. Merci. »
Pour le rediriger vers quelque chose de plus utile, de plus gratifiant, de plus valorisant.
Apprendre à se connaître, s’interroger sur ce que l’on veut penser délibérément, remettre en question ce qu’on nous a transmis, et être tendre envers soi-même quand on s’aperçoit qu’on n’est pas encore là où on aimerait être, qu’il nous reste du chemin pour parvenir à incarner le changement que l’on veut voir dans le monde, pour reprendre la célèbre phrase de Gandhi, c’est essentiel pour continuer à avancer efficacement.
Bonne semaine, à bientôt.