Parce que la réponse n’est pas aussi tranchée, aussi nette. Et que ce qui relève d’une mentalité de régime pour untel ou unetelle, relèvera du “self-care” pour quelqu’un d’autre.
Bonne écoute !
Si vous souhaitez poursuivre votre exploration et vous faire accompagner, je peux vous aider à transformer votre rapport à la nourriture afin de vous sentir enfin bien dans votre corps, votre tête et votre assiette.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur : https://auvertaveclili.fr/coaching
J’écoute l’épisode 93
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Transcription
Bonjour, quel plaisir de vous retrouver cette semaine. J’espère que votre été se déroule comme vous le souhaitez. Pour ma part, j’ai oscillé entre temps de repos personnels et familiaux, et accompagnements de mes cher∙es et client∙es que je n’ai pas délaissé∙es ces dernières semaines. Bien au contraire.
Je reviens avec une capsule flambant neuve où il est question de l’omniprésence de la restriction alimentaire. Ce sujet m’a été inspiré par deux choses : la première, c’est le workshop que j’ai animé pour les personnes que j’accompagne vers une relation apaisée à la nourriture, à leur corps et à elle-même.
Chaque mois, nous nous retrouvons pour aborder une thématique en lien avec l’alimentation intuitive. Et le mois dernier, il était question de mentalité des régimes, de ce que c’était et de comment la mettre de côté peut nous aider à renouer un lien profond avec nous-même, nos signaux internes de faim et de satiété, nos émotions, bref, tout ce qui nous compose et qui est différent en fonction des un∙es et des autres.
La seconde, c’est un post que j’ai publié fin juin. Donc ça remonte un peu mais en gros, il s’agissait d’un exemple que j’ai donné à propos d’une personne qui n’avait déjeuné qu’avec une pomme et les messages se sont enflammés. Pour différentes raisons. J’aurais dû donner davantage de contexte je crois bien, mais comme je voulais mettre l’accent sur le message et non la personne de mon histoire, j’avais limité les détails.
Bref, toujours est-il que ce qui m’a frappé dans ces retours, c’est déjà des exemples personnels que j’ai reçus, notamment en privé, de repas au thé vert et à la pomme récurrents, mais aussi comment, finalement, une pomme pour le déjeuner n’était pas considéré pour beaucoup comme de la restriction alimentaire.
C’est pourquoi je voulais développer cette notion, y apporter des exemples concrets, des fois que ça puisse vous aider.
Pendant plus de 10 ans, j’ai été au régime sans réellement le savoir. La restriction alimentaire est tellement sournoise aujourd’hui, tellement banalisée aussi, qu’il peut être difficile de savoir quand on se prive et quand on s’écoute.
Parce que la réponse n’est pas aussi tranchée, aussi nette. Et que ce qui relève d’une mentalité de régime pour untel ou unetelle, relèvera du self-care pour quelqu’un d’autre.
Donc l’idée ce n’est pas de mettre tout le monde dans le même sac, mais plutôt de donner des éléments à questionner qui peuvent esquisser une piste de réflexion.
Encore une fois : la restriction alimentaire est PARTOUT. C’est Victoria Beckham qui mange exactement le même repas depuis 25 ans et qui est applaudie par la presse féminine pour sa rigueur. C’est la gynéco qui propose de faire attention à sa ligne en début de grossesse, c’est les ouvrages et les articles pour « se libérer de la nourriture émotionnelle » qui ne cessent de fleurir, c’est les conseils ici et là sur les réseaux sociaux pour mieux digérer – et dans lesquels il s’agit de règles très strictes à respecter -, c’est les ados qui usent et abusent des filtres et applications pour paraître plus minces… Et j’en passe. Du quotidien, du tous les jours.
Alors on m’a dit : « c’est plutôt la surconsommation qui est partout ». Mais voyez-vous, pour moi, l’un n’exclut pas l’autre. Et quand je songe à la surconsommation, me vient surtout en tête les aliments sur les étalages que personne n’achètera jamais tant il y en a, ou bien tout ce qui est jeté à la poubelle par les usines, les industries.
La restriction alimentaire, c’est vous devant votre assiette. C’est ce choix – conscient ou inconscient – de ne pas manger quelque chose alors qu’on en a envie et/ou qu’on a faim. Que ce soit clair, je ne parle pas ici d’un phénomène bien malheureusement très courant aussi : celui de devoir manger moins parce que financièrement, on ne peut faire autrement.
Je parle d’alimentation troublée, de troubles alimentaires, de volonté – encore une fois, consciente ou inconsciente -, de limiter ses rations journalières, hebdomadaires.
De restriction cognitive qui se définit comme un ensemble de comportements alimentaires, de croyances et d’interprétations concernant non seulement la nourriture, mais tout ce qui tourne autour de l’acte de manger. Ces derniers découlent d’une intention de maîtriser, de contrôler, que ce soit son poids ou sa santé. C’est un mécanisme qui s’installe au fil des années et qui s’immisce ensuite dans nos assiettes, lorsqu’on fait les courses, lorsqu’on dîne chez des ami∙es et au restaurant, par exemple.
Alors déjà, pourquoi parler de restriction cognitive ou alimentaire ? Pour pleeeeein de raisons. Déjà, parce que ça fait souffrir la personne dont le cerveau est en mode calculs incessants. Ensuite, ça peut avoir de nombreux effets négatifs sur la vie de la personne et même son entourage. La restriction enclenche une obsession des aliments, de la nourriture et de tout ce qui tourne autour de la cuisine.
On peut alors développer des compulsions alimentaires ainsi que d’autres troubles du comportement alimentaire. Nos émotions et nos humeurs peuvent être en dents de scie, notre confiance en nous voire notre estime de nous-même peut s’écrouler. Ça peut aussi entraîner de nombreuses complications dans le corps : diminution du métabolisme, maux de ventre à répétition, hausse du stress, froid tout le temps, pour ne citer que ça.
Comment sait-on si on restreint son alimentation ou non ? Parce que, encore une fois, on peut être deux à consommer le même repas et deux à vivre la situation entièrement différemment.
Déjà, la première question à se demander c’est si on accepte ou refuse de manger un aliment parce qu’on en a envie/pas envie. Au fond de nous, on veut ou on veut pas ? C’est le corps ou c’est la tête qui parle ? C’est « non merci je ne veux pas de pizza » parce vraiment, ça me dit rien, là, ou bien parce que j’ai lu des articles sur les pizzas, le gluten, le fromage, la tomate ?
Est-ce que je me lance dans ce jeûne, cette monodiète, cette cure de jus les bras grands ouverts en mode « oui, oui, oui » ou bien en mode « je devrais, il paraît que c’est bien, c’est ce qu’il faut faire, tout le monde en parle ». Et si j’entame ça avec joie, est-ce que c’est la même chose quelques heures après ?
Je me souviens de phases « cure de jus verts » et « monodiète » où le premier smoothie de la journée était un délice tandis que l’heure du déjeuner dépassée, j’étais hyper frustrée et dans le contrôle mais je continuais quand même, notamment parce que je voulais me prouver et prouver aux autres quelque chose.
Est-ce que je bois du thé ou du café pour repousser ma faim ?
Est-ce que je consomme un seul fruit pour le déjeuner parce que je veux perdre du poids et que je souhaite réduire les quantités que j’ingère ?
Est-ce que je compte ? Les calories, les grammes, les macronutriments, les points, autre chose ?
Est-ce que je ne consomme strictement que des aliments jugés « sains » et que je me « punis » pour avoir avalé des aliments jugés comme « mauvais » ? Me punir, c’est m’auto-flageller, sauter un repas, aller courir pour éliminer, prendre un laxatif…
Est-ce que je m’autorise à manger à certains moments de la journée seulement ?
Est-ce que je veille à toujours réduire mes portions, ou bien à ne pas me resservir, ou bien à ne pas prendre de dessert, sauf exception ?
Est-ce que je souhaite limiter les glucides, comme les pâtes, le pain et le riz ? Ou bien est que je suis une alimentation rigide sous prétexte de faire attention à ma santé ?
Est-ce que je deviens végétarien/vegan, ou bien est-ce que j’opte pour une alimentation sans gluten, avec des raisons qui ne sont pas 100% éthiques, 100% allergies ?
Est-ce que je suis dans le jugement permanent de ce que je mange, quand et comment ?
Est-ce que je dis « non, merci » alors que j’en meurs d’envie ?
Est-ce que je justifie mes repas, comment « j’ai eu une dure journée alors j’ai droit à du chocolat, je suis allé∙e à la gym alors je peux manger ceci ou cela » ?
Est-ce que j’ai élaboré des règles, des stratégies, suivi des conseils, une application, etc. pour me surveiller, ne pas manger ?
Est-ce que je fais semblant en public, en mode « non, ça va, j’ai grignoté un truc avant de venir » ou bien à l’inverse « je suis affamé∙e, je n’ai rien avalé depuis hier » (alors que c’est faux mais on a honte de se resservir, par exemple) ?
Est-ce que je passe de nombreuses heures sans manger et je sens que ça ne me convient pas à 100%, notamment parce que parfois, je me sens fébrile ?
Est-ce que j’ai une petite voix dans ma tête qui a peur quand c’est l’heure du repas ?
Est-ce que je me retrouve à manger de manière incontrôlée parfois ?
Est-ce que je me pose 36 questions avant de faire mes courses, pendant que je fais mes courses, après avoir fait les courses ?
Est-ce que j’étudie la carte de tous les restaurants d’un endroit avant de faire mon choix de l’endroit où aller ?
Est-ce que je fais « exprès » de ne pas acheter des aliments que j’aime pour ne pas les avoir sous la main et donc ne pas les consommer ?
Est-ce que mes repas tournent autour des mêmes 10-20 ingrédients tous les jours, tous les jours, tous les jours ?
Est-ce que j’ai des rituels particuliers et que si je ne peux pas les reproduire, parce que je suis en sortie, par exemple, ça génère de l’angoisse pour moi ?
Je suis certaine que je pourrais trouver exemples encore. L’idée n’est pas de vous flipper, ou bien de pointer tous les comportements comme étant « restrictifs ». Mais plutôt de mettre en avant une myriade de façons dont notre cerveau nous détourne de l’objet de sa peur : prendre du poids, être malade, ressentir de la honte et de la culpabilité, se parler méchamment à soi-même, quitter sa zone de confort, se remettre en question, être observé par les autres, etc.
Et que ce soit dit aussi : la restriction alimentaire, les troubles alimentaires, ça touche tous les corps, peu importe leur forme.
Le poids ne veut rien dire sur le rapport qu’une personne entretient avec la nourriture, dans un sens comme dans l’autre. Et il en va de même pour des origines culturelles, un statut professionnel, un âge, un genre…
Tous ces comportements cités plus haut sont les symptômes d’une relation à soi ambiguë, compliquée, conflictuelle, dans laquelle de nombreux facteurs entrent en jeu.
Encore une fois, les réponses sont personnelles, individuelles, et ce qui sera une privation pour X ne le sera peut-être pas pour Y. Quoi que : pour moi, dès qu’on fait entrer des mathématiques dans sa cuisine, dès qu’on cherche à contrôler quelque chose, c’est quand même assez révélateur.
Et parce que je sais à qui je m’adresse, surtout, si vous avez répondu « oui » à une ou plusieurs de ces questions, svp, ne vous servez pas de cet épisode pour vous taper dessus. Rien n’est « bien » ou « pas bien » en soi. C’est comme ça. Actuellement, vous composez avec des mécanismes qui ont une raison d’être, qui ont une logique, que vous avez développé parce que vous ne saviez pas faire autrement et qui ne veulent rien dire de vous en tant qu’individu.
Si vous en doutez, alors je vous renvoie à mon épisode « Vous êtes une bonne personne ».
Si vous voulez changer ce fonctionnement qui est le vôtre actuellement, sachez aussi que c’est possible. Ce n’est pas une obligation. C’est une proposition. Celle de vivre une vie plus cool, plus tranquille, plus sereine, au moins dans votre tête, votre assiette et votre corps.
Je peux vous y aider si vous ressentez le besoin de vous faire accompagner. Rejoignez-moi pour un appel offert. Vous trouverez toutes les informations sur mon site auvertaveclili.fr rubrique coaching.
Merci pour votre écoute et à bientôt.